Concert

Petite musique de nuit / Mozart / Grand Théâtre de Provence

Premier concert avec des jeunes scolarisés en primaire à qui nous souhaitons faire sentir la beauté de l’oeuvre de Mozart, exprimer le sens que le compositeur lui a donné et leur faire toucher la réalité de l’orchestre.

Quand on écoute le 1er mouvement de cette « Sérénade en sol majeur pour quintette à cordes », on a envie de tout, mais sûrement pas d’aller se coucher ! Même si on ignore les circonstances de la composition de cette sérénade, Mozart l’a très probablement composée pour un « salon » chez un aristocrate de l’époque lors d’une réception qui débutait l’après-midi et pouvait se prolonger jusque tard dans la nuit, très souvent en plein air. Le but était de divertir le public et le faire danser (comme sur le 3ème mouvement, un menuet), ce qu’on retrouve dans l’écriture musicale et l’atmosphère douce et enjouée. Et « petite », car cette oeuvre ne dure que 20 minutes, alors que traditionnellement, les autres sérénades composées par Mozart sont plus longues (50 minutes) et surtout écrites pour des formations d’instruments plus grandes.

La Petite Musique de Nuit a été composée pour cinq instruments seulement à l’origine : deux violons, un alto, un violoncelle et une contrebasse, formant un quintette à cordes, beaucoup plus intimiste ! Plus tard, les interprétations se sont étendues à de plus grands ensembles en… démultipliant les parties. Et cette musique de nuit est d’autant plus petite, qu’on a perdu un mouvement entre le 1er et le 2ème actuel : en effet, le genre de la sérénade à l’époque comporte cinq mouvements.

C’est une chanson d’amour qu’on chante souvent à la tombée de la nuit sous une fenêtre ! Alors le nom de Petite Musique de Nuit prend tout son sens, surtout à l’écoute de la Romance du 2ème mouvement ! Mozart compose sa Petite Musique de Nuit à 31 ans, il est encore jeune, mais très affaibli, il mourra trois ans plus tard. L’année de la création de cette musique, 1787, son père vient de mourir, et même s’ils ne s’entendaient pas toujours très bien, c’est lui qui l’a formé à la musique. Alors est-ce par amour pour son père ou pour sa femme Constance qu’il a composé cette musique ? On ne le sait pas ! Mais dans une grande partie de l’oeuvre de Mozart, on retrouve ce leitmotiv de légèreté et de sentiment amoureux.

Le Cercle de l'Harmonie