Nathalie Manfrino, soprano - Hjördis Thébault, soprano - Sébastien Guèze, ténor - Philippe Do, ténor - Armando Nogueda, baryton - Pierre-yves Pruvot, baryton - Alain Buet, baryton-basse - Pierre Virly, baryton - Antonio Guirao-Valverde, baryton-basse - Cyrille Gautreau, baryton-basse - Jérémie Rhorer, direction

Le livret raconte l'inusable histoire de la pauvre soprano emprisonnée par un abject baryton. Son amant ténor, joli et vaillant, mais pas très futé, se jette de lui-même dans la gueule du loup par excès de bravoure et se laisse enchaîner, rien que pour donner au vilain l'occasion du chantage classique « ton corps contre sa vie ». Le couple ne devra son salut qu'à l'intervention miraculeuse d'un sauvage tartare, avec qui le héros avait lié serment d'amitié en moins de trois mesures au début du premier acte. Sur ce livret convenu, mais pas si mal ficelé, Cherubin délivre une partition vraiment étonnante. Triomphe dès sa création en 1791 au Théâtre Feydeau à Paris, Lodoïska marque le début du succès grandissant de l'Italien Luigi Cherubini en France, tout en posant les jalons de l'opéra moderne. Révolutionnaire dans sa forme - Cherubini y revisite le genre de l'opéra-comique, teinté ici d'une tension dramatique nouvelle - Lodoïska obtient très vite un succès européen. Fascinés, Beethoven, Weber, Schumann, Wagner. reconnaissent désormais en Cherubini l'un des compositeurs majeurs de son temps. Beethoven puise d'ailleurs dans l'oeuvre son inspiration pour Fidelio. Cet enregistrement sur instruments anciens participe à la redécouverte d'une oeuvre profondément ancrée dans un contexte révolutionnaire, tant sur le plan politique que musical, dont nous sommes aujourd'hui encore les héritiers.