« Singulier Brahms ! Il n'est guère de compositeurs qui s'avancent dans l'histoire de la musique aussi chargés d'étiquettes, perclus de dettes et tamponnés de généalogies diverses que lui. Sa place est centrale mais elle est intermédiaire : entre Beethoven et Dvořák, entre classicisme et romantisme, entre la Vienne Haute Époque et la Vienne fin de siècle. Brahms est aussi avec Mozart contre Wagner, avec Schumann contre Bruckner. Il porte à ses semelles les brumes du Nord, les mystères d'un romantisme des forêts et de l'alpe mais aussi l'héritage des errances tziganes et la bohème des cabarets où l'on improvise dans le fracas des bocks. Les contours même du visage de Brahms se perdent dans les filiations infinies, s'effacent dans une postérité qui n'eut de cesses de capter ou renier son héritage. Tout cela l'éloigne de nous. Le danger est que nous n'ayons simplement plus d'oreilles pour l'entendre ; que l'indifférence et les malentendus nous rendent sourds à sa voix. 

De là, la grâce d'un projet qui ne prétend pas retrouver une « vérité » de Brahms mais une « proximité » avec lui. Il ne s'agit pas de prétendre ajouter une épaisseur supplémentaire aux palimpsestes successifs ; d'opposer des visions ou des « conceptions » les unes aux autres. Il s'agit plus simplement de tendre l'oreille à nouveau, de faire silence, d'écouter mieux. Lorsque Jérémie Rhorer et son Cercle de l'Harmonie jouent Brahms, on ne perçoit pas le geste docte d'une interprétation censément nouvelle ni le désir fiévreux de rendre des points à Karajan ou Harnoncourt, on fait plus fondamentalement l'expérience d'une « présence » retrouvée. » - Sylvain Fort

« Dès le début de la symphonie, il y a un soupçon de tension qui me fait dresser les yeux. Rien de routinier dans ces interprétations. Le son est d’une légèreté athlétique qui attire immédiatement l’attention. Dans le Concerto pour violon de Brahms, avec Stéphanie-Marie Degand, le final danse vraiment. » BBC Radio 3

« Ce disque couple la Première Symphonie, profondément expressive, à l’un des sommets du répertoire du violon : le Concerto en ré majeur ici interprété par Stéphanie-Marie Degand, l’une des rares musiciennes maîtrisant les techniques et codes d’une répertoire allant du XVIIe siècle à la création contemporaine, particulièrement attachée à l’interprétation sur instrument historique. » France Musique

« Ce double album CD est, à la fois, une curiosité et un ravissement. Une curiosité tout d’abord, avec la symphonie N°1 en ut mineur Op.68 de Johannes Brahms, créée en 1876, rendu à son plus « simple appareil » orchestral et dont le mot décantation ne reflète qu’une facette de ce parti pris qui, par ailleurs, ne manque pas de séduction. Puis un ravissement, véritable, inattendu, avec le Concerto pour violon et orchestre en ré majeur Op.77 sous les doigts inspirés de la violoniste Stéphanie-Marie Degand. » Opus Magazine