« Brahms est un compositeur à part dans le XIXe siècle : à la fois fin connaisseur de la musique de la Renaissance, premier éditeur des Ordres de Couperin mais aussi en contact permanent avec la musique populaire de son époque, il intègre toute cette culture dans une œuvre profonde et savante. » Jérémie Rhorer

Le Cercle de l’Harmonie poursuit cette saison son cycle “Brahms” débuté en 2020, rendant tout son éclat à une musique parfois ternie par un vernis post-romantique et des fausses traditions. C’est en effet vers le siècle précédent que regardent les Variations sur un thème de Haydn : Brahms livre ici l’une de ses premières grandes pages pour orchestre, trouvant à travers les 8 variations un équilibre entre inspiration sonore et architecture de la forme.
Œuvre de jeunesse, le Premier concerto pour piano a d’abord frappé les auditeurs par sa densité orchestrale. Il faut dire que la partition s’ouvre par une véritable tempête symphonique, à laquelle succède la rêverie mélancolique de l’Adagio avant que le Rondo final n’exalte la danse et la virtuosité de l’interprète. On retrouve au piano Martin Helmchen, compagnon de route et ami de longue date de Jérémie Rhorer.
Loin de ses premiers essais, c’est l’année de ses 50 ans que Brahms achève sa Symphonie n°3 en fa majeur. Esquissée pendant un été à Wiesbaden, Clara Schumann y a entendu les échos des forêts arpentées par le compositeur : le succès de la symphonie est telle que le compositeur finit par s’en agacer un peu. Il faut dire que Brahms nous laisse 4 mouvements d’une musique irrésistible, entre ombre et lumière, à l’image du si célèbre “Poco Allegretto” dont la mélodie est aujourd’hui connue dans le monde entier.